S’il est encore besoin de présenter ce qu’est la blockchain, disons que c’est un grand livre de compte partagé avec qui veut bien en garder une copie, afin que tout ce qui y est inscrit soit public et vérifiable par le plus grand nombre. Dans ce système aucune autorité centrale ne peut changer une ligne rétroactivement.
La première mise en application de cette technologie est le bitcoin. Elle fit couler beaucoup d’encre ces derniers mois du fait de la forte volatilité, et de l’explosion de son cours, créant au passage une nouvelle génération de millionnaires. Pas une semaine sans que les presses locales et internationales ne dédient une une sur le sujet : bulle spéculative, pyramide de ponzi, faux argent d’internet. Tous les sobriquets et termes savants de la finance lui ont été prêtés. Or, soyons honnêtes, l’aspect spéculatif est la facette la moins intéressante que cette technologie a à nous offrir.
Bitcoin a ouvert les portes d’un monde d’innovations fantastiques, dont chacun des progrès contribue à rendre le monde plus honnête, sinon meilleur. Nous pouvons citer Ethereum qui démocratisa la notion de Smart Contract, ces contrats réglés comme du papier à musique via des lignes de programmation : si tel événement a lieu, alors appliquons tel résultat. Une petite révolution à venir dans les milieux assurantiel et bancaire ? Ou encore Steem, une plateforme journalistique qui rémunère automatiquement les auteurs en fonction de l’intérêt qu’ils génèrent. De manière générale, le temps des discussions spéculatives et réductrices est terminé. Place à l’analyse concrète de ce que certains projets ont à nous apporter, ou nous apportent déjà ! A cet effet, parlons du protocole Factom. Le protocole Factom utilise une blockchain publique, à la manière de bitcoin. Sans doute n’en avez-vous jamais entendu parler, mais Factom est le genre de projet qui pourrait bien être intégré à votre quotidien sans que vous ne vous en rendiez compte.
La solution Factom
Que fait Factom ? Il permet de stocker très simplement, et à moindre frais (fixe) de l’information dans la blockchain Factom : stocker 1ko coûte $0,001. Mais à la différence de bitcoin, Il n’est nul besoin de gaspiller de l’électricité à cet effet. Factom utilise un algorithme DPoS, soit Delegated Proof of Stake. Des noeuds d’autorité sont élus et se chargent de miner des blocs sans compétition, donc sans gaspillage de ressource. Aussi, à la différence de Ethereum qui allouent énormément de puissance de calcul en exécutant à chaque bloc l’ensemble des Smart Contracts que la plateforme héberge, Factom est purement orienté données : tout ce que vous pouvez faire, c’est stocker de la donnée de manière immuable et la vérifier a posteriori. En d’autres termes, Factom est un axiome, une unité de base technologique à partir de laquelle vous pouvez développer vos applications.
Comment fonctionne Factom ? Le protocole introduit deux cryptotokens : les factoids (FCT) et les entry credits (EC). Les FCT sont payés directement aux noeuds d’autorité par le protocole, à la manière des mineurs qui reçoivent des bitcoins à chaque bloc miné. Ces FCT peuvent ensuite être revendus librement sur un marché contre des devises fiat, telles que l’euro ou le dollar. Pour pouvoir écrire de la donnée dans la blockchain, ceci dit, un utilisateur doit utiliser des EC. Les EC sont obtenus en détruisant des FCT. Chaque FCT détruit fournit un nombre d’EC égal à son prix en dollar multiplié par 1,000. Ce système bi-cryptotoken permet d’assurer le coût fixe de stockage d’1ko.

Les cryptotokens du protocole n’ont donc pas vocation à être des réserves, ni à échanger de la valeur. Si vous souhaitez vous servir du protocole, vous devez utiliser des EC. Mais pour avoir des EC, il vous faut acheter et brûler les FCT vendus par les noeuds d’autorité – ou n’importe quels autres acteurs du marché – qui en retour, grâce à cette manne, peuvent payer l’infrastructure nécessaire au bon fonctionnement du protocole.

La manière dont les FCT, les EC et les données transitent via le protocole est suffisamment souple pour pouvoir déléguer à une société tierce la gestion à la fois des FCT et des EC nécessaires aux besoins du moment. Ainsi, si une entreprise souhaite profiter du protocole Factom, elle peut payer un abonnement – ou tout autre forme de contrat – à une seconde entreprise. Cette approche est juridiquement et fiscalement très défensive : le protocole peut être utilisé de manière sécurisée sans jamais avoir à détenir le moindre cryptotoken. Il suffit par la suite à l’entreprise de signer cryptographiquement elle-même les données qu’elle souhaite stocker sur la blockchain afin d’en garantir la provenance.
Un écosystème riche peut donc se développer autour du protocole Factom, devenant source d’innovations. L’établissement d’un marché du FCT assurera une liquidité suffisante pour ledit token. Des sociétés se spécialiseront dans la création de solutions logiciels. Et enfin, d’autres seront dédiées à la gestion de FCT et de données pour compte de tiers.

Comment Factom peut améliorer notre quotidien ? Le protocole Factom rend excessivement bon marché l’exploitation d’une des propriétés clefs de la technologie blockchain : l’immuabilité. Ce que vous y inscrivez l’est pour l’éternité. Comment exploiter cette propriété pour le bien de l’humanité ? Une réponse rapide est qu’elle contribue à rendre visible instantanément la falsification de données, sinon à la rendre impossible.
Les hash, empreinte digitale numérique
Chaque document numérique, que ce soit un document pdf de quelques pages, ou bien un film ultra haute définition, en passant par l’intégralité des données concernant un individu dans les bases de données de l’administration publique possède une empreinte digitale unique. Cette empreinte digitale, à l’instar de celle humaine, est condensée et uniforme : chaque document numérique peut être identifié de manière unique par une chaîne 64 caractères. Dans le vocable de programmation, on appelle cet identifiant un hash. Deux documents notariaux identiques en tous points à l’exception de l’emplacement d’une simple virgule auront des hash différents. Comme chaque situation possible dans le monde peut être décrite par une succession de lettres, ou de zéro et de un, il est possible d’obtenir le hash non seulement d’un document, mais aussi d’un état donné d’un processus.
Voyons quelques exemples illustratifs comportant deux phrases analogues à l’exception de la dernière lettre, une troisième phrase bien différente, une fable de plusieurs lignes, et pour finir, une image. Chacun des hash obtenus identifie de manière unique l’expression dont il est issu.
Expression | hash | Source |
« Exemple A » | b22267e0f9953fcec2be68f99917569fd30edacc9a64edec15e8d9a7f58d59d0 | |
« Exemple B » | 13ee03c4f98b01f18f2cd7c2f47fff35355134578192aaa69e6fa566acb5125f | |
« Hashez moi, allez ! » | 4ff684999596c72a1a13836565a2fd17aff8d59ed37b811d35c95dda0398045e | |
Hash de La Cigale et la Fourmi | a7bf7f1acd9bb95ede2386544c64635b001acd52859b12a563b9e9e13e219c21 | Lien |
Hash du logo HashnStore | ad6a7c586d0331c18c24264f9d6c2fc440848c1bbee3573e24508ebbfdf3c03b | Lien |
Exemple de hash utilisant l’algorithme SHA256 – Utilise les services de cryptage.online
Pour creuser la notion de hash
Vous avez signé un contrat avec un tiers, dont le hash a été stocké via le protocole Factom, mais dix années plus tard, la contrepartie du contrat vous attaque en justice pour non respect de clauses spéciales frauduleusement ajoutées après coup ? L’immuabilité de la blockchain Factom peut vous aider à défendre vos droits. Vous avez besoin de prouver que la chaîne de froid est rigoureusement respectée tout au long de votre chaîne d’approvisionnement d’une manière qui assure l’impossibilité de falsifier les chiffres a posteriori? Ici aussi, la blockchain Factom peut être utile.
Conclusion
Grâce au protocole Factom, il devient simple, rapide, et bon marché de stocker de manière décentralisée et immuable le hash de toute chose et de pouvoir ainsi à tout moment en vérifier l’intégrité. Cette formidable technologie, le protocole Factom, permet d’équilibrer les relations humaines en offrant un moyen puissant de faire respecter les droits individuels de chacun en instaurant une honnêteté de facto.
Ils utilisent déjà le Protocole Factom
Une version traduite en français ainsi que l’original du White Paper de Factom sont accessibles sur notre page Ressources.
2 réponses pour “Le Protocole Factom – Explication”
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